Entre les plaines et la haute montagne du Comminges, la forêt occupe une grande majorité de l’espace.

Le hêtre est naturellement présent, selon les expositions, entre 600 et 1000 m d’altitude, parfois associé au chêne.

La hêtraie sapinière domine l’étage montagnard pyrénéen entre 1000 et 1800 mètres. Les pentes de moyenne altitude, au climat frais et humide, lui conviennent parfaitement. Le sapin seul lui succède entre 1800 et 2100 et enfin le pin à crochets au-delà de 2100 m et jusque vers 2400-2500 m d’altitude. 

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Depuis quelques décennies, la diminution des pratiques agro-pastorales, la déprise agricole et le morcellement des parcelles favorisent le vieillissement naturel de la forêt (soumise toutefois à de nombreuses pressions d’exploitation et de pénétration par les voiries), ainsi qu’un retour naturel du sapin dans les hêtraies. Là où l’homme n’entretient pas, la remontée des seuils forestiers s’observe au niveau des estives. Ces mêmes seuils qui avaient été fortement abaissés dès le néolithique, époque des premiers écobuages !

 
L
a fréquentation des forêts de montagne par la flore et la faune dépend de leur qualité écologique.

Nous avons la chance dans le Comminges d’avoir beaucoup de forêts anciennes, avec une continuité de sols datant de plusieurs siècles et souvent pluri-millénaire.

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Ponte de rosalie des Alpes, bois mort de hêtre

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Arbre porteur de micro habitats

 


Ces forêts, anciennes et matures, sont d’une grande qualité écologique, avec des cortèges de plantes, lichens, mousses, champignons, insectes, oiseaux et mammifères en interaction et qui occupent des habitats très spécialisés.
 
 
 

 


Parmi les espèces d’oiseaux,
nous pouvons citer les mésanges, le pinson des arbres, la grive musicienne, la sitelle d’Europe ou encore le pouillot siffleur.

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De gros arbres morts offrent des habitats privilégiés aux oiseaux cavernicoles comme le
pic noir, le pic épeiche, le pic mar et le rarissime pic à dos blanc.

La chouette de Tengmalm et la chouette hulotte, quant à elles, nichent souvent dans les trous de pic noir. Ce sont des utilisateurs dits secondaires, qui profitent de l’activité des espèces cavicoles dans le bois mort. Il existe également des utilisateurs dits facultatifs.
 

 
Les forêts de montagne
sont également le milieu de vie, temporaire ou permanent, de nombreuses espèces emblématiques de la montagne pyrénéenne. Emblématiques, car en quasi disparition ou grande fragilité, tout comme leur habitat, morcellé, trop fréquenté, bien qu’en hausse au niveau quantitatif.

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Le grand tétras
, majestueux coq de bruyère très discret, fréquente les clairières des parties hautes des vieilles forêts. Espèce relique des glaciations, il est en voie de régression en raison du réchauffement climatique, des dérangements hivernaux et de la fragmentation de son milieu naturel.
 
 
 

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Patte arrière d’ours

 
Il existe à l’été 2015 de 35 à 40 ours dans les Pyrénées, dont de nombreux oursons.

Source de tant de querelles, Ursus arctos a fait des vieilles forêts son domaine, sur des pentes escarpées et peu fréquentées.

Omnivore opportuniste, il mange ce qu’il trouve, insectes, baies, graines, cadavres, animaux, et est végétarien à 70%.

Les forêts d’altitude lui procurent une nourriture abondante et de nombreux abris. Il a besoin de lieux tranquilles pour se reposer durant la journée et hiverne.
 
 

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Martre des pins

 
La forêt héberge de nombreux petits mammifères, comme les m
artres, blaireaux, belettes et autres mustélidés. Les sangliers, aux habitudes de vie essentiellement nocturnes, remplissent des fonctions complexes et importantes dans l’écosystème forestier, notamment dans la dispersion des graînes.
 
 

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Chat forestier

 
La présence d’un chat forestier
(Felis silvestris) est le plus souvent insoupçonnée. Chasseur principalement nocturne (d’avant le coucher de soleil au lever du jour), il est réputé très timide et évite généralement les lieux où vivent les chats domestiques, ce qui expliquerait le faible taux de croisement entre les deux espèces.
 
 

 
Cerfs, biches et chevreuils fréquentent les milieux forestiers et ouverts.

Les isards font partie du même genre Rupicapra que le chamois des Alpes.
 

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Pipistrelle commune

 

Enfin, et sans que cette liste soit exhaustive, d
e nombreuses espèces de chauves souris, comme la barbastelle d’Europe ou le murin de Bernstein, occupent des micro habitats comme les écorces décollées des chandelles de sapin, formant des abris.
 
 
 
 
 

Toutes photos : Membres de Nature Comminges