0267 Cagire (été)

Forêts du Cagire, face nord © Williams Fondevilla

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Vieille forêt commingeoise © Philippe Falbet

 










La zone du front pyrénéen de Haute-Garonne se caractérise par des reliefs abrupts et accidentés, avec un taux de boisement de plus de 35%, composé très majoritairement de forêts publiques (domaniales et communales).

Selon l’altitude et l’exposition s’épanouissent successivement hêtraies, hêtraies-sapinières,  sapinières puis boisements lâches de pins à crochets au dessus de 1800 mètres.

Les boisements matûres peu ou pas exploités, appelés aussi vieilles forêts, favorisent de nombreux microhabitats et une diversité biologique extraordinaire.

Ces massifs, généralement situés sur de fortes pentes, sont un lieu de prédilection pour le développement de la faune sauvage, les cervidés mais aussi de nombreuses espèces emblématiques des Pyrénées comme l’ours ou le grand-tétras, actuellement en fort déclin, ou encore d’importantes zones de nidification des rapaces.

  Un engagement fort dès 1991

 
Depuis les années 1960, la construction d’un réseau de voirie de plus en plus dense sur ces massifs, avec près de 3 300 km de voirie forestière, a favorisé une fréquentation de plus en plus forte des activités de loisir motorisées dans le massif pyrénéen. D’autre part, des équipements sylvo-pastoraux ont été financés par le Plan de Développement de l’économie de montagne, sans étude d’impact préalable sur le grand-tétras. Enfin, une forte montée en puissance des accès touristiques estivaux sont venus s’ajouter aux projets d’aménagements ou de restructuration des domaines skiables en forêt.

Face à ces constats, dès 1991, Nature Comminges a monté un observatoire de la fréquentation motorisée pour étudier l’application de la loi 91-2 du 3 janvier 1991 relative à la circulation des véhicules terrestres dans les espaces naturels et informer les gestionnaires.

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Barrière ouverte en zone sensible © Philippe Falbet

 
L’observatoire a consisté alors à remonter à pied ou à observer régulièrement l’état de la signalétique, des dispositifs de réglementation, à des périodes charnières de l’année : avant le début de la saison touristique,  avant le début de la saison de chasse, de cueillette, durant la saison hivernale.

Actions en justice et de prévention menées en collaboration avec des agents de l’ONF ont permis de stopper la fréquentation dans certaines zones et de garantir une meilleure quiétude de la faune, au moins momentanément. Le remplacement de barrières ou de dispositifs dégradés restant un travail de longue haleine.
 

  Actions plus récentes

 
Parallèlement à ce travail, l’association Nature Comminges a réalisé et réalise sur le terrain un travail de connaissance et d’alerte, avec de très nombreuses données d’espèces collectées, concernant la flore vasculaire, les invertébrés, des données de localisation de la faune.

Au cours de l’année 2010, ANC a analysé 62 plans d’aménagements forestiers concernant la zone du grand-tétras de Haute-Garonne, afin de disposer de toutes les informations concernant les opérations sylvicoles prévues pour les prochaines décennies.

L’association a également organisé des conférences en partenariat avec l’ONCFS sur la fragilité du grand tétras, une opération de nettoyage de déchets sur la station de ski de Superbagnères, en forêt domaniale de Luchon, à but concret mais aussi pédagogique. Ainsi, de nombreuses actions de sensibilisation ont été menées, tant auprès du grand public, des adhérents que des communes concernées par les espaces forestiers sensibles.

  L’Observatoire des Forêts Commingeoises aujourd’hui

 
L’arrivée d’un spécialiste motivé, mis à disposition de l’association au printemps 2015 pour une durée minimum de un an, conforte l’association dans cette tâche.

La mission principale de l’Observatoire est la veille écologique, avec l’analyse des plans d’aménagement forestiers en amont de la saison des coupes. Le but est d’étudier les prévisions d’accès et d’aménagements dans des zones sensibles afin de prévenir, plutôt que de devoir guérir. Ce travail, dont fait partie l’analyse de l’ “assiette des coupes” (désignation des coupes prévues dans l’année), est croisé avec des données naturalistes dont dispose l’association comme les peuplements de vieilles forêts pyrénéennes, l’aire de répartition des grand tétras, les sites vitaux d’ours brun et les sites de nidification des grands rapaces.

La collaboration avec les services de l’Etat appropriés, les communes, l’Office National des Forêts, l’ONCFS, ainsi que la complémentarité de l’approche avec les autres usagers de la forêt, sont au coeur des préoccupations de cette mission.

La sensibilisation à l’écosystème et aux espèces forestières est un autre pan de l’Observatoire, à destination des adhérents, des élus et du grand public. Des sorties nature sont proposées. Des moyens de toucher directement le public occasionnel venant pratiquer des sports de montagne et de loisirs sont au coeur de la réflexion actuellement menée.  

Enfin, l’association souhaite collaborer à des actions de protection temporaire ou sur le long terme.
 

Plusieurs bénévoles actifs de l’association participent à des actions de l’Observatoire (sorties nature ou sorties ciblées, études d’enjeux et de massifs, suivis d’espèces, etc).

Si vous êtes intéressé(e) pour nous rejoindre, n’hésitez pas à vous faire connaître !